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Ecodouble
28 mai 2010

Conférence au Chapeau Rouge

Jeudi 27 mai 2010, 20H00, Salle du Chapeau Rouge à Quimper (*).

A l’initiative de l’association « La liberté de l’esprit », devant 250 à 300 personnes, Paul Jorion a pu expliquer la crise financière actuelle et comment nous en sommes arrivés à elle. Pour ceux qui lisent son blog régulièrement, nous savions déjà tout de ce qu'il racontait mais "l'écouter en chair et en os" était agréable.

La pause arriva vers 21H30, avec la séance de dédicaces. Les livres que le conférencier avait amenés à la vente sont partis comme des petits pains. Il eut été bon de pouvoir les multiplier.

La seconde partie de la conférence fut consacrée au jeu des questions et des réponses.
Une dizaine de questions ont été posées et j'essaye dans les lignes qui suivent de rendre compte de l'esprit des questions et des réponses.

Une des premières questions a été posée par l'animateur de la conférence :"Si vous étiez le prochain conseiller du ministre de l'économie, que lui diriez-vous ?
Avec beaucoup d'humour, celui qu'on lui connait, Paul Jorion a répondu : "Je ne vais pas vous le dire maintenant puisque je le vois la semaine prochaine".
Une autre question a donné l’occasion à Monsieur Jorion de mettre en garde contre les utopies car, dit-il, elles nécessitent souvent de changer les gens avant de changer ce qu’il faut changer.
Alors un monsieur a contré en demandant si la décroissance est ou non une utopie (c’était un peu la question qui m’était venue à l’esprit).
La réponse, je crois, aurait fait bondir les rédacteurs du journal La Décroissance car Paul Jorion a dit que ce que nous vivions actuellement c’était un peu la décroissance.
Il précisa que lorsqu’il discutait avec Serge Latouche, ou d’autres penseurs de la décroissance, il avait du mal à accrocher, trop « déformé » qu’il se sentait par ses expériences passées de terrain. Il expliqua qu’il considérait – en s’en excusant presque - ce principe comme un peu théorique et soulevant d’innombrables problèmes pratiques, les gens ne voulant surtout pas revenir en arrière, même pas au mode de vie de 1975 (niveau de vie proposé par certains décroissants), notamment par le fait qu’il n’y avait pas à l’époque de téléphone portables et d’ordinateurs dont personne ne semble vouloir se passer dès qu’il y a goûté.

Ensuite je ne me souviens plus car je préparais, le cœur battant, ma question, qui fut l’antépénultième : « L’économie actuelle mondialisée est fondée sur la destruction des écosystèmes pour favoriser le génie civil et sur une consommation croissante de pétrole. Peut-on envisager une économie fondée sur les techniques de l’économie d’énergie et sur le génie écologique allié au génie civil ? » (*)

Tout de suite, Monsieur Jorion répondit : « C’est bien à ça qu’il faudrait arriver ! Mais le cadre actuel ne le permet pas. »
Et de citer l’exemple du baril de pétrole, qui, il y a un an et demi, a vu son cours chuter brutalement après avoir atteint 147 dollars en entrainant la faillite des entreprises développant les énergies renouvelables, ces dernières devenues trop chères en comparaison de l’énergie fossile. D’évoquer ensuite la croissance verte que certains appellent de leurs vœux, tout en précisant qu’il ne voyait pas bien ce que pouvait signifier leur expression « croissance verte » si ce n'est une continuation du système actuel. Et de terminer en disant que le cadre change vite. Sous-entendu : un peu d'espoir.

Dès lors, tous mes rares neurones dansaient partout où ils se cachent.
J’ai juste un vague souvenir d'une partie de la dernière question et notamment les mots « temps qui s’accélère ». Je n’ai pas entendu non plus la réponse à cette dernière question. Le temps pour moi s’était arrêté : Paul Jorion en personne pense que l’écodouble peut être une solution à la crise actuelle ! C'est du moins ce que j'ai voulu croire.
Il y a de quoi avoir les chevilles enflées ! Non ?

(*) La conférence a été enregistrée et sera bientôt disponible sur Dailymotion.
(**) Elle est pas chouette cette question ? Elle contient, habilement introduite, une petite définition de l'écodouble. Vous l'aviez remarqué ?

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Commentaires
T
Tu aurais pu me dire pourquoi tu ne venais pas jeudi soir! Surtout que c'était une très bonne raison!
Ecodouble
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